Madame, Monsieur, cher camarade et membre de l’association Frères d’Armes,
Au moment de quitter mes fonctions de président, dans des circonstances particulières liées à la crise sanitaire du Covid-19, donc sans pouvoir vous saluer « physiquement » durant notre assemblée générale et la traditionnelle réception qui suit, je tenais à vous adresser mes plus vifs remerciements pour votre soutien et votre confiance au cours de ces 14 années passées ensemble.
Le chemin parcouru, dans le droit fil des actions menées par mes prédécesseurs et toujours dans cet esprit de partage et de don de soi qui fait la force de notre association, même s’il a parfois été semé d’embuches, nous a conduit vers ce but exigeant qu’est la véritable « fraternité d’armes », celle qui ne se négocie pas, qui ne s’embarrasse pas des calculs intéressés, qui ne tourne pas la tête quand les difficultés se présentent, en bref qui se vit avec « le cœur et les tripes », avec pour seuls objectifs la satisfaction du devoir accompli et les sourires reconnaissants de nos camarades étrangers. Qu’ils repartent dans leurs pays d’origine, plus francophiles qu’à leur arrivée, avec la conviction d’avoir été accueillis chez nous en amis et d’avoir partagé avec leurs camarades français et des autres pays qui nous font l’honneur de nous confier leurs futures élites ces moments d’échanges irremplaçables, et nous aurons rempli notre part de la mission.
Nous vivons en effet une époque où le progrès des communications est tel que les échanges directs sont paradoxalement de plus en plus limités. Pourtant si les moyens techniques peuvent accélérer et faciliter les relations rien ne peut remplacer les contacts personnels. Les hommes et les femmes ont, quelle que soit leur nationalité, besoin de vivre et de faire partager leurs émotions, de confronter leurs idées, c’est comme cela que se sont construites toutes les civilisations.
Je crois sincèrement que nous pouvons être fiers de nous car, ensemble, nous avons réussi cela, dans les diverses actions conduites, à Paris mais aussi en province, dans la vie quotidienne mais aussi dans le parrainage des officiers de l’école de guerre.
Fort heureusement, Frères d’Armes ne s’arrête pas avec mon départ car les hommes passent mais les idées restent et je sais que la nouvelle équipe qui s’est mise en place, sous la conduite du général de division (2s) Philippe DELBOS, désormais notre président, s’est déjà mise au travail pour, avec vous, aller encore plus loin et donner à « Frères d’Armes » la dimension qu’elle mérite.
A ce moment particulier qu’est pour moi la fin d’une aventure prenante et exaltante, je mesure la chance de vous avoir eu à mes côtés pour conforter ce désir, finalement bien français, « d’accueil et d’amitié ».
Notre beau bateau continuant de voguer, je souhaite à toutes et à tous « bon vent et bonne mer », avec toute mon amitié.
Général de division (2s) Jean-François CANICIO